Summer Boys par Stefan Botez

Pour cette rentrée, la VDL a le plaisir de pouvoir prolonger un peu cet été en vous montrant Summer Boys, une série de photographies prises à Genève là où l’on a chacun pu s’y prélasser un à un moment. En vous souhaitant une belle rentrée culturelle (fournie!) à tous, je vous rappelle que derrière les nuages, le soleil brille tout de même… !

À très vite…
– Alexandre


HEY BOYS !

Summer Boys est le titre de la nouvelle série de photographies de Stefan Botez. Bien que l’artiste roumain installé à Genève est plus adepte de l’art vidéo et des installations, où il explore la jeunesse masculine, à travers l’iconographie des statues grecques, du fitness, ou même des sports de combat…

Pourtant, c’est à travers la photographie que cette fois-ci, Botez entraîne sa caméra dans des tribus de jeunes hommes où, tour à tour, les corps s’entraînent, s’étirent, se prélassent au soleil. La légère mise en scène de son regard resserré se lie à une dynamique documentaire où l’on examine la sensualité et la beauté… Par réflexe visuel, on serait tenté juste d’y voir une entreprise érotique, ou une esthétique pornographique, tant les visages sont absents, la nudité concentrée sur le corps du sujet.

Pourtant, derrière ces photographies, se cache le désir de comprendre les corps dans l’espace, de percer à jour un groupe, de découvrir comme un photographe animalier une espèce, mais aussi de créer des images qui disent notre imaginaire contemporain.

Car si ces photographies, volées au bord du lac Léman, dessinent une fresque qui paraît inoffensive au premier coup d’œil, quand l’ensemble s’imprègne dans la rétine, elles deviennent politiques.

La mise en photographie homogénéise clairement les différences personnelles. Les garçons sont délestés de toute reconnaissance faciale, les torses sont interchangeables, très similaires. Les corps minces, blancs. Par là, l’artiste questionne le genre, ses codes, le droit à la différence, l’homogénéisation de nos images, celles des réseaux et de nos vies. Rien n’est naïf ! Le traitement des couleurs et des textures le montrent bien. 

Voici tout l’art de Stefan Botez : proposer des images sentimentales, sensuelles, créer une image poétique du garçon sensible qui dissimule le drame doux du genre et de nos vies. 

Texte par Julie Gil
Historienne de l’Art et musicienne,
Octobre 2022

Summer Boys, 2022
Tirages argentiques montés sur aluminium,
40x30cm


L’artiste : Stefan Botez

Dans son travail le passé le présent et le futur ne semblent pas se succéder, mais plutôt faire partie du même espace-temps, comme dans un multivers à plusieurs strates. En conséquence, son discours qui affiche une réflexion sur des notions d’esthétique de la masculinité devient plus ambigu et plus profond.

Stefan est un des artistes associées de L’Abri Genève (2021).
Son travail a été présenté à la : Wonnerth Dejaco Galerie, Vienne (2022), Fondation L’Abri, Genève (2022), Triumf Amiria – Le musée de la culture queer[?], Bucarest (2022), Kunsthalle Bega, Timișoara (2021), MNAC, Bucarest (2020), Kunstraum Walcheturm, Zürich (2019), Maison des Arts de Grütli, Genève (2018), Vidéo Deli #1, Paris (2018), Palazzetto Bru Zane, Venice (2017), The Art Encounters Biennial, Timișoara (2017), Milkshake Agency, Genève (2014), MAMCO, Genève (2014), Hebbel Am Ufer, Berlin (2014), Nassauischer Kunstverein, Wiesbaden (2014), An Lanntair Arts Center, Isle of Lewis (2013), Le Musée National Brukenthal, Sibiu (2011), etc.

Nommé pour le prix Plateforme 10, HEAD – Genève (2014) il a gagné le prix Open Frame, Go EAST, Deutsches Filminstitut & Filmmuseum, Frankfurt (2014).

On retrouve son travail en print aussi bien qu’en ligne dans des publications telles que : Metal Magazine, Barcelona (2022), Blok Magazine, Varsovie (2022), Art Viewer, Anvers (2022), Kuba Paris, Bonn (2022), Vanderlove Letter, Genève (2021) Kilobase Bucharest A – Z, Bucharest (2021), The New York Times, New York (2018), Mousse Magazine, Milano (2013), il a aussi été publié dans de multiples catalogues d’expositions comme celui de la Biennale d’art Art Encounters, Timișoara (2017).

Son travail fais partie de la collection du Musée national d’art contemporain de Bucarest (MNAC), et d’autres collections privées.

PDF complet et liste des prix sur demande via showroom@vanderlovetter.com.